19 novembre 2009

LA MAISON DU PORT

Chapitre 17

Une route étroite et sinueuse les mena à Lavau-sur-Loire, hameau oublié sur la rive droite du fleuve. Personne n'arrivait jusque là par hasard. Des arbres fragiles et tristes tendaient leurs tiges maigres vers le ciel. De gros nuages moutonnaient au-dessus des têtes mais le soleil résistait. Kinscoff et Cathy cherchèrent la Maison du Port. La rue se terminait en cul de sac. Au delà, il n'y avait qu'une vaste étendue de prairies inondées et plus loin les rives boueuses et grises du fleuve.

Une vieille demeure décrépite à deux étages, murs rongés d'humidité, énigmatique et ténébreuse, endormie par le temps et désireuse qu'on la suppose abandonnée. Sur la façade, une inscription du siècle dernier en lettres gothiques à demi effacées:

 Ouest-France

La même au milieu de la Loire...

Leurs semelles enfonçaient dans une terre lourde et détrempée. Cathy se dit que ses chaussures seraient fichues. Ils arrivèrent devant une charpente sur pilotis, sorte de tunnel en apesanteur au-dessus des marais. Sur les pas de leur guide, Kinscoff et Cathy pénétrèrent dans le couloir de planches. Il débouchait sur une plate-forme dominée par une tour en bois, observatoire planté en plein champs par un artiste japonais venu se perdre ici.

L'Observatoire, de Tadashi Kawamata
en arrière-plan, le port de Saint-Nazaire 

 


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