24 janvier 2012

NORVEGE, deux-trois choses




Chapitre 43

"Le MS Nordstjernen les attendait, bâtiment rustique construit en 1956 et qui ne naviguait qu'en hiver..."
 Le MS Nordstjernen

 "Hurtigruten signifiait "voie rapide". Jadis sans route, en hiver il fallait jusqu'à cinq mois aux Norvégiens pour atteindre le nord de leur pays..."
La compagnie de navigation Hurtigruten et son mythique "Express côtier". Été comme hiver, de jour comme de nuit, à travers la neige, la glace ou sous les aurores boréales, onze navires assurent quotidiennement la liaison entre Bergen et le Grand Nord, le long d'une côte découpée à l'extrême, pénétrant les fjords, livrant le courrier, bien au-delà du Cercle polaire. Les Norvégiens l'utilisent comme chez nous on prendrait le train.

Le site de la Compagnie Hurtigruten
Un passionné raconte ici ses voyages sur l'Express côtier.
Il a eu la bonne idée d'adjoindre une playlist deezer du trompettiste norvégien  Nils Petter Molvaer,
utilisé aussi dans le roman, et qui convient parfaitement à l'ambiance cotonneuse de cette lente remontée vers le Grand nord norvégien.



Trömsö.
65 000 habitants,  dont environ 10 000 étudiants... à 300 kilomètres au-delà du cercle polaire, entourée de montagnes, d'iles, de fjords, et d'aurores boréales.

"La rue Storgata se couvrait de chantilly, les deux tueurs avaient passé la nuit dans la voiture pour rien..."
Storgata, la rue principale, en hiver.

A l'université de Trömsö, on trouve la "Terrella" de Kristian Birkeland. Une reconstitution de la Terre et du champ magnétique qui lui a permis de comprendre le phénomène des aurores dans les années 1900.

 ici, Wiki anglais

"Le premier, il avait émis l'hypothèse que l'espace n'était pas vide mais rempli de particules d'énergie. Trop révolutionnaire pour l'époque. Les scientifiques avaient rejeté l'idée. Le savant avait sacrifié sa vie et sa santé pour découvrir l'origine des aurores.
- Birkeland a des points communs avec votre Tesla, un excentrique lui aussi, débordant d'intuitions visionnaires, précurseur de la radio, il a inventé le principe d'un canon électromagnétique capable de tirer à plusieurs centaines de kilomètres, repris par les Américains pour leur guerre des étoiles." La route de Gakona, p 267

Depuis sa Norvège natale à l’Égypte, la Russie, la vie de Kristian Birkeland (1867-1917) grand scientifique, disciple de Poincaré et féru d'électromagnétisme, nominé sept fois au prix Nobel et mort en des circonstances troubles au Japon, est tout à fait fascinante. 
"Un manuscrit inachevé couvert d'équations et un peu de poudre de Veronal au fond d'un verre. C'est tout ce que les médecins, le 16 avril 1917, trouvèrent dans la chambre d'hôtel de Tokyo où Kristian Birkeland choisit de finir ses jours. La veille de sa mort, il déclara fuir les services secrets britanniques qui voulaient sa peau. Cette paranoïa fatale couronnait une série de troubles dont ce grand travailleur solitaire ressentit très tôt les premiers effets. De ses brillantes études à l'université d'Oslo, puis à Genève et Paris où Poincaré le guida dans ses travaux sur l'électromagnétisme, il gardera un goût profond pour la culture française (la plupart de ses articles et livres seront publiés en français) et le souvenir de crises de migraine et d'angoisse le clouant régulièrement au lit plusieurs jours d'affilée. De tous les remèdes successivement essayés, le fatal mélange whisky-Veronal, seul capable de le faire dormir, joua sans nul doute un rôle dans l'aggravation de son état psychologique." La suite ici.
Mais voici ce qui mène nos héros en ces contrées glacées :
 
empruntée ici

EISCAT, un réchauffeur ionosphérique situé à Ramfjordmoen (ou Ramfjordnes), à une trentaine de km de Tromsö...

plus bientôt sur les réchauffeurs ionosphériques...
 


23 janvier 2012

JAPON, deux-trois choses



Chapitre 32

"Quartier Kabukichô, Shinjuku, Tokyo.
Depuis trois jours des pluies torrentielles rinçaient Tokyo. Les affiches des bars promettant le meilleur du sexe japonais gondolaient sous l'humidité. Les rabatteurs les plus agressifs jaillissaient de leurs abris pour se précipiter à l'assaut du moindre badaud, qu'ils finissaient par insulter copieusement lorsque celui-ci passait son chemin."
 Les deux tueurs Doug et Daemon sont à Tokyo.  Deux ou trois choses à propos de ce chapitre.

Kabukichō est un quartier chaud de Tokyo se situant à l'est du quartier de Shinjuku.

 ici

Prostituées Chinoises, Vénézuéliennes, Brésiliennes et Thaïlandaises; casse-tête des flics nippons qui rechignent à s'y retrouver confrontés aux proxénètes d'origine iranienne, réputés violents et armés, Okubo est l'autre face de Shinjuku et de Tokyo: celle du Japon désordonné qui gagne à la faveur de la déprime économique.... Lire en entier. Libération 2005.


Sur les cosplayers,
"Le cosplay est une subculture japonaise qui consiste à jouer le rôle de ses personnages (héros de mangas, d'animation japonaise, de tokusatsu, de films, de jeux vidéo ou encore de comics) en imitant leur costume, leurs cheveux - à l'aide d'une perruque ou en réalisant la même coupe de cheveux que celle du personnage - et leur maquillage. On appelle les pratiquants des cosplayers." http://fr.wikipedia.org/wiki/Cosplay 


Sur le Golden Spirit,
créé en 2006 pour la Manufacture nationale de Sèvres par l'artiste japonaise Yayoi Kusama, mesure 40 cm et qui donc existe réellement :
Née en 1929, Yayoi Kusama est une des plus grandes artistes contemporaines du Japon, au point de pouvoir quitter un dîner officiel avec l’empereur sans demander la permission à quiconque... Lire un portait de cette étonnante dame ici.


Sur la secte Aum ou Aoum,
"environ 10.000 adeptes au Japon. La secte y possède son centre principal à Kamikuishiki, à 100 km de Tokyo, non loin du Mont Fuji. Ses adeptes sont des personnes âgées et riches qui disparaissent après avoir donné tous leurs biens, mais aussi des jeunes scientifiques de haut niveau, des avocats et même des membres de la police et des forces armées. Les adeptes à temps plein quittent leurs familles (parents, épouses), donnent tous leurs biens au gourou et travaillent pour lui (laboratoires, usines, hôpital). "

Elle a fait de nombreux adeptes en Russie :

"Et surtout, Aum s'est introduit dans l'appareil d'État, grâce à Oleg Lobov, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, un des plus proches collaborateurs du Président de cette Fédération, ainsi qu'à Alexandre Rutskoï, alors vice-Président, et Ruslan Khasbulatov, président du Soviet suprême. Lobov est devenu président de l'" Université russo-japonaise ", installée en plein centre de Moscou. Si son programme était plus que vague, elle servait surtout à abriter la branche russe d'Aum. Asahara et ses lieutenants avaient des visas permanents pour la Russie, roulaient dans des limousines avec plaques d'immatriculation officielles."

 Comme dit dans le roman, de février à avril 95, une délégation de Aum-Japon s'est effectivement rendue au musée de Belgrade pour étudier les archives de Nikola Tesla et ses travaux sur les armes électromagnétiques.
La secte a aussi tenté (en vain) d'acquérir des terrains en Australie pour se procurer de l'uranium.

Après de nombreux attentats, dont l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo (12 morts, 5500 blessés) la secte est dissoute, mais survit sous différentes formes.

 "Au printemps 1995, Aum a disparu de la scène publique en Russie. Mais d'autres organisations, encore plus puissantes, sont toujours là et étendent leur pouvoir, avec l'appui de responsables politiques."

Aum, la secte des bonnes affaires, Libération avril 1995.


à suivre...